Le 14 aout 2021, alors que la terre tremblait, détruisait et tuait dans la presqu’ile du Sud, de jeunes Haïtiens étaient réunis dans le Lakou mistik de Savann Kare pour réfléchir « ak bon jan seremoni mistik » sur la « refondation » du pays. Leurs réflexions, bien sûr, n’allèrent pas plus haut que les trivialités dont on nous casse les pieds chaque jour « dekolonizasyon mantal » « sistèm peze-souse », « dirijan mal-pou-wont », etc. Mais ces jeunes allèrent un peu plus loin : non seulement ils proclamèrent à haute voix « djab n’ap fè ! » et « nou se bizango ! » mais encore l’un d’eux déclara, en réponse à une question d’un journaliste, que « puisque le vodou nous avait donné l’indépendance », il peut nous aider dans notre situation actuelle. Ayant moi-même cru, dans ma jeunesse, à cette invention j’ai ressenti une certaine sympathie pour ces jeunes pris au double piège des idées stériles de la gauche haïtienne et des mensonges sur notre histoire. Les pauvres …
Les pauvres … Pauvres jeunes Haïtiens à qui le programme scolaire n’a offert qu’une version au rabais de l’histoire de cette belle révolution qui a conduit à notre indépendance. Pauvres jeunes qui répètent, sans le savoir, une fable duvaliériste de « l’indépendance est issue du vodou » ayant peu à voir avec la réalité historique. Pauvres jeunes au cerveau lavé qui ignorent que nos pères ne « mangèrent » pas les Blancs, mais les combattirent à visage découvert, leur faisant face les armes à la main. (Nos pères ont tué courageusement au combat, des hommes armés comme eux ; ce qui fait d’eux des héros. Un bizango tue lâchement, en cachette, dans la sécurité de son houmfò, un homme qu’il ne confronte pas ; ce qui fait de lui un assassin.) Pauvres jeunes qui jouent avec des forces occultes qu’ils croient pouvoir mettre au service d’une cause qui n’intéresse nullement ces forces. Pauvres jeunes…vous sacrifiez votre avenir jusque dans l’au-delà, à un projet sans grandeur et sans lendemain.
Et pauvres Bizangos aussi…
Pauvres Bizangos qui ne savent pas que Satan n’est pas le maitre de cette terre. Qui ignorent que le djab est le père du mensonge. Pauvres naïfs de Bizangos qui ne savent pas que ces « dirijan-mal-pou-wont » sont plus chers au djab qu’ils ne le sont eux-mêmes et que Satan ne les laissera jamais y toucher, car ces dirijan-mal-pou-wont le servent encore mieux qu’eux. Qui n’ont pas encore compris que c’est sur l’inspiration de ce même djab que ces dirigeants se remplissent les poches au détriment de leurs frères. Pauvres naïfs de Bizangos qui ne savent pas que l’injustice des hommes plait au djab qu’ils veulent servir. Qui ne savent pas qu’ils ne plairont vraiment au djab que lorsqu’ils seront encore plus mal-pou-wont, encore plus corrompus, encore plus sanguinaires que ceux qu’ils critiquent. Pauvres diables de Bizangos…vous ne vivrez pas longtemps avant d’être au menu d’un festin de l’enfer.
Pauvres vodouisants… Pauvres vodouisants qui vivent dans la méfiance constante envers leurs frères. Pauvres vodouisants vivant dans la peur et l’esclavage spirituel. Qui servent des esprits qui ne les aiment pas et qui les méprisent. Qui ne regardent pas vers le ciel et donc ne connaitront jamais ni la transcendance de pardonner ni la profonde joie d’être pardonné. Pauvres vodouisants qui ne connaitront jamais la paix que seul le Christ peut donner. Qui ne connaitront jamais la joie parfaite d’être infiniment aimé.
Pauvre vodouisant, pauvre bizango, c’est pour toi aussi que le Christ est mort. IL te pardonnera et te guérira. Alors…
"Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, [...] ni la peste qui marche en la ténèbre", ni bizango, ni sanpwèl et autres nuisances. "Sur le fauve et la vipère tu marcheras." Tu n’auras plus à vivre dans la peur et tu seras une lumière pour tes frères. Surtout…tu vivras dans la vérité ! Et tu seras libre !
A.J. Victor
5 septembre 2021