Quand Valery Numa reçoit Tartarin de Tarascon


Attribution Photo: Oinegue

A. J. Victor
avril 18, 2017

Parce que Messieurs quand on le laisse seul
Le monde mental messssieurs 
N’est pas du tout brillant 
Et sitôt qu’il est seul 
Travaille arbitrairement 
S’érigeant pour soi-même 
Et soi-disant généreusement 
en l’honneur des travailleurs du bâtiment 
Un auto-monument 

(Prévert)

Il faut concéder au pasteur Fils-Aimé (reçu par Valery Numa le mercredi de la semaine sainte (12 avril 2017), que beaucoup de ses critiques contre les pasteurs et les églises évangéliques sont justifiées. Ces églises feraient bien de les prendre en compte et d’essayer de redresser la situation. L’enseignement de beaucoup de ces pasteurs qu’un simple bal, une bière entre amis, fumer ou même un verre de vin constituent des péchés, il est vrai, tue la joie et la liberté que la rencontre avec le Christ devrait apporter. Le pasteur aurait pu cependant, en nuançant ses critiques, éviter d’agresser Dieu injustement car, il faut bien l’avouer, Il (Dieu) a fait de son mieux pour que nous comprenions qu’Il ne nous demande pas tout cela. J’ai fait face à ce problème avec des jeunes protestants qui m’ont affirmé que boire de l’alcool est un péché. J’ai dû répliquer que Jésus a donc péché puisque non seulement il a bu du vin (Matthieu 11, v19), mais son premier miracle fut même de changer de l’eau en vin à une fête (Jean 2, v1-10). Il y a donc un problème sérieux dans ces églises évangéliques et cette bonne dose de vérité, même déversée sans amour comme elle l’a été, aurait pu faire du bien.

Mais le pasteur ne s’est pas arrêté là. La résurrection? Un plagiat. L’ascension du Christ? Une figure ! «Jésus pa pyès al pyès kote»! La naissance de Jésus? Tout comme celle de n’importe quel homme né des relations sexuelles d’un homme et d’une femme. Ce verset des psaumes qui vous console? Il y a vingt traductions possibles et si vous ne connaissez pas le Grec, l’Araméen et la méthode historico-critique, vous ne pouvez pas le comprendre… A entendre le pasteur, on a l’impression que tous ceux qui ont travaillé aux traductions des bibles dont nous nous servons sont ou des simplistes ou des menteurs (qui ne nous donnent pas toutes les variations possibles du texte original), qu’il est le premier à avoir étudié le Grec et l’Araméen…

Quelque chose cloche… Une telle fatuité est plutôt rare chez les plus brillants; Jean Fils-Aimé est, en fait, le deuxième adulte que j’ai entendu proclamer lui-même son «premier de classe» à l’école classique. Le premier fut Jean-Bertrand Aristide. Définitivement quelque chose cloche…

Les plus mètdam des petits pasteurs évangéliques sans-diplôme ont dû vite réaliser que cette manière d’argumenter du pasteur ressemble étrangement à celle des meilleurs bluffeurs. (Un bluffer en reconnait un autre et, à bluffer chaque dimanche, on finit par maitriser l’art.) Mais il leur est difficile de répondre car l’homme arrive comme un Tartarin, bardé de diplômes, de ses mwen-konnen-Grèk, mwen-konnen-Ebre, mwen-konnen-Arameyen, et de tous les bouquins qu’il a gobés dans des universités dont ces pauvres pasteurs entendent probablement le nom pour la première fois. Pour ces malheureux dont les fidèles constituent la source de leur pain quotidien, le danger est réel. Souvenez-vous du fameux Aristid-pale-7-lang et vous le comprendrez. Et si une fidèle venait leur demander s’ils connaissent le Grec…? Dans ce petit pays privé de bibliothèques, de spécialistes des langues anciennes (le Grand Séminaire et les Jésuites ont probablement accès à des spécialistes mais l’Eglise n’a pas vraiment un coq dans l’arène), le pauvre petit pasteur évangélique n’a même pas où se cacher. Comment alors démasquer l’imposture?

D’abord en se rappelant qu’être chrétien est, en premier lieu, un vécu. La liste des Docteurs de l’Eglise, par exemple, inclut, à côté d’un géant incontournable de la pensée occidentale comme Saint Thomas d’Aquin, la petite Thérèse de Lisieux et même Catherine de Sienne qui était illettrée. (Un docteur de l’Eglise est un saint, ayant «développé une doctrine éminente, un enseignement théologique et spirituel utile à l’Église») Et on peut faire confiance au Vatican que les théologiens qui ont recommandé l’inclusion de cette illettrée dans la liste faisaient partie de la crème de la crème et connaissaient leur Grec, leur Hébreu et leur Araméen probablement beaucoup mieux que M. Fils-Aimé. Mais ce n’est pas cela qui, à leurs propres yeux, compte : «Les saints, nous explique l’un des plus brillants théologiens contemporains, sont les vrais interprètes des Saintes Ecritures. Le sens d’un passage donné de la Bible devient vraiment intelligible chez ces êtres humains qui ont été totalement transpercés par ce passage et l’ont vécu. L’INTERPRETATION DES ECRITURES NE PEUT JAMAIS ETRE UNE AFFAIRE PUREMENT ACADEMIQUE [...] Les Ecritures sont remplies de potentialités, un potentiel qui ne s’actualise que lorsque quelqu’un vit à travers et souffre à travers le texte sacré. » (Joseph Ratzinger, Jesus of Nazareth, Ignatius, 2008 -l’emphase est de moi. J’ai traduit le passage de l’Anglais; il n’est donc pas nécessairement identique à celui de la version française du livre.) Cette citation donne une petite idée de ce qu’on appelle le magistère de l’Eglise. Pour les experts travaillant sur les textes sacrés, il ne s’agit pas de faire un travail technique sur les textes originaux pour pouvoir les expliquer à tous ces nigauds au-dehors qui ne connaissent ni le Grec, ni l’Araméen, ni Machin (comme le comprend notre pauvre pasteur), mais un effort pour utiliser toutes les ressources de l’intelligence et du cœur et les mettre à l’écoute du Seigneur pour mieux servir son peuple. Nous ne pouvons pas tous être des experts dans le domaine mais nous pouvons faire confiance à ceux qui s’occupent de cela qu’ils le font pour servir Dieu et non pour leur propre petite gloire.

Ce que cela implique de manière concrète c’est que, bien que notre pasteur ait, semble-t-il, ingurgité beaucoup de livres, il lui manque deux choses que l’étendue de ses lectures ne peut donner mais que n’importe quel petit pasteur évangélique, non formé mais sincère, peut posséder (voyez ce que dit Jésus là-dessus Matthieu 11, v 25-26): le vécu chrétien et la réflexion (ou la sagesse, si vous voulez).

Lorsque le pasteur Fils-Aimé affirme par exemple que les Haïtiens ont jeûné pendant deux cents ans, il affirme quelque chose qui a probablement attendri ses auditeurs vivant dans les sociétés opulentes, mais qui est simplement faux. Ne pas manger parce qu’on n’a pas de quoi manger est radicalement différent du renoncement volontaire et libre à la nourriture. Les deux expériences sont différentes et dans la façon dont on les vit et dans leurs effets. Grangou pa jwe et «Le cœur de ceux qui n’ont rien peut être endurci, empoisonné, méchant - intérieurement rempli de convoitise pour les biens matériels» (Ratzinger, ibid.). Notre peuple n’a pas jeûné pendant deux cents ans. Il a eu faim pendant deux cents ans. Et nous ne le savons que trop bien, car toute la stratégie wòch-nan-dlo vs wòch-nan-solèy ou pitit-Petyon vs pitit-Desalin des politiciens haïtiens repose précisément sur cette dégradation du cœur et de l’âme de ceux qui ont faim. Est-ce la même chose qui arrive quand on jeûne? Non. Et n’importe quel catholique illettré ayant l’habitude de jeûner pour le carême sait que les effets sont à l’opposé de cela. C’est pourquoi l’Eglise l’encourage. Mais il faut avoir VECU cela pour le savoir.

La même remarque est valide pour la position du pasteur sur la question des «rapports avec Dieu». Une « phrase creuse » crie le pasteur. Vraiment? Même chez la longue lignée des saints de l’Eglise? Même chez un théologien du calibre et de la densité de Ratzinger? Là encore, c’est quelque chose qu’il faut avoir VECU pour le savoir. Mais ne croyant en rien, le pasteur n’a rien vécu. C’est quelque chose que son doctorat ne lui permet pas de savoir. Et comment appelle-t-on quelqu’un qui ne sait même pas quand il ne sait pas ou quand il ne peut pas savoir?

Il y a plus inquiétant que cette ignorance totale du vécu chrétien chez le pasteur. Sa capacité de réflexion présente des failles anormales chez un «scientifique». Il y a quelque chose d’anormal même dans sa manière de s’identifier comme un scientifique. En général, les scientifiques s’identifient comme tel pour justifier des limites à ce qu’ils peuvent dire ou faire. Un oncologue par exemple, placé devant l’évidence de la disparition subite d’une tumeur dira quelque chose du genre «Tout ce que je peux dire en tant que scientifique est que cette tumeur était présente il y a trois jours et qu’elle n’est pas présente aujourd’hui; et qu’il n’y a aucun traitement, aucun remède actuellement capable de produire ce résultat, même en trois ans. Il n’y a donc, pour le moment aucune explication scientifique à la disparition de cette tumeur.» Si, excité par la nouvelle, vous lui dites « Mais c’est un miracle!», il vous répondra «je ne sais pas» ; il ne vous dira ni «oui, c’est un miracle» ni «non, il n’y a pas de miracle»; simplement qu’il «ne sait pas» et la raison en est simple: il ne sait pas. Il peut bien, arrivé à la maison, dire à sa femme qu’un miracle s’est produit à l’hôpital. Mais c’est le mari qui parle. Le scientifique, lui, NE SAIT PAS. La science ne sait pas ce genre de choses, ne PEUT PAS savoir ce genre de choses. Elles sont en dehors de son champ. Nous parlons des vrais scientifiques, bien sûr. Qu’en est-il pour notre pasteur?

Considérons l’une des affirmations les plus choquantes du Pasteur Fils-Aimé: l’Ancien Testament est un «plagiat». A entendre notre pasteur parler ainsi, on croirait que des archéologues avaient découvert le «Bureau des droits d’auteur des peuples de la Mésopotamie» et qu’ils y avaient trouvé l’enregistrement des textes de l’Ancien Testament au nom d’un autre peuple que le peuple juif. Et le texte des Israelites étant moins ancien que le texte enregistré au nom de l’autre peuple, ces archéologues avaient conclu que les Israelites avaient plagié. Non, ce n’est pas aussi simple. Ce qui est arrivé, c’est que, des versions les plus anciennes de l’histoire de la Genèse dont les archéologues disposent, le manuscrit des juifs s’est révélé moins ancien que le texte babylonien. Ils ne peuvent pas savoir si cette plus ancienne version (d’un côté comme de l’autre) représente la 50ème, la 100ème, la 3ème ou la première version. Ils ne peuvent pas vraiment savoir pendant combien de temps ces mythes ont circulé à l’oral, avant l’apparition de l’écriture, ni les brassages de culture qui ont précédé cette première mise à l’écrit. Evidemment, dans les cercles académiques occidentaux, ces questions causent des débats interminables où chaque camp avance des arguments supportant sa position. Qui a hérité de qui dans ce cas? L’explication la plus raisonnable est que ce sont des mythes que se partageaient les peuples de la région. Ils appartenaient dans un sens à tout le monde. L’histoire du déluge apparait, semble-t-il, dans les mythes de plusieurs peuples, même en dehors du Moyen-Orient. Est-ce que cela veut dire que le déluge s’est vraiment produit ? Possible. Le sait-on? Non! Une petite phrase du pasteur, souvent répétée pendant l’interview, «lè mwen di yon bagay, ou kapab pa dakò avèl men ou pakap konbat li » causerait un rire fou si elle était prononcée dans n’importe quel symposium dans n’importe quelle société occidentale avancée (avec les plus vulgaires des scientifiques présents se demandant « mais c’est quoi cette c*nnerie?»). Ce sont ces confrontations qui font avancer les recherches: celui qui est d’accord avec toi ne t’aide pas à découvrir les faiblesses de tes arguments et à avancer. Cela est tellement établi que Robert George de Princeton University, considéré par certains comme le meilleur penseur conservateur aux Etats-Unis (donc sur qui les «liberals» tirent à boulets rouges), conseille à ses étudiants de faire l’effort de fréquenter autant que possible ceux qui ne partagent pas leur point de vue. Alors ça, c’est pour les gran pays mais… dans notre petit village de Tarascon…

Les légèretés de notre Tartarin de pasteur ne s’arrêtent pas à ses positions sur le Saintes Ecritures. Dans une belle envolée oratoire dans la seconde moitié de l’émission, il s’emporte contre Dieu: «Un Dieu fouettard, un Dieu castrant, c’est un Dieu tèlman tout la jounen li en kolèr ke li pa banm yon ‘break’ pou mwen heureux parce que li pwomet mwen le bonheur la-ba. Et là moi je préfère, comme disent les Français, le vin d’ici à l’eau de là.» Deux remarques là-dessus.

Première remarque: c’est beau mais c’est faux. Il suffit de regarder autour de soi pour se rendre compte que les chrétiens sont très intéressés au bonheur des hommes sur terre. On n’a pas besoin de savoir lire et écrire pour aller au ciel; alors pourquoi toutes ces écoles catholiques? Pourquoi tous ces hôpitaux, centres de santé et universités catholiques partout dans le monde? La plus grande organisation non-étatique à procurer des soins de santé aux Etats-Unis est l’Eglise Catholique. Pourquoi ? Pourquoi toutes ces organisations chrétiennes envoyant de l’argent et souvent des jeunes pour aider dans le tiers-monde? Je ne dis pas que tout cela se fait toujours avec les meilleures intentions, mais les chrétiens qui se sacrifient et paient de leur présence sont en général sincères. Il y a aussi le fait que, à parler vrai, Jésus n’est pas populaire parmi ceux qui vont à l’église à cause du paradis qu’il promet (ces gens n’y pensent pas trop) mais à cause de ce qu’il offre ici et maintenant : une guérison du corps ou du cœur, un travail qu’on a trouvé, un enfant qui a réussi aux examens etc. Les Français peuvent toujours dire qu’ils préfèrent « le vin d’ici à l’eau de la » (pour «l’au-delà ») mais ce n’est, comme disent les Haïtiens, que pale lafrans: n’était-ce l’intervention de l’au-delà (avec Sainte Jeanne d’Arc), il n’y aurait probablement pas de vin français d’ici ; on aurait le vin, je crois, mais elle serait le vin d’une province de l’Angleterre.

Deuxième remarque. J’espère que le lecteur attentif a noté que je n’ai pas, dans cet article, confronté mes convictions à celles du pasteur. M. Numa a lui aussi évité la confrontation et je pense que c’est bien. Mais quand le pasteur a accusé le Dieu des Dix Commandements d’être un Dieu fouettard etc. (voir la citation plus haut), je pense que M. Numa aurait dû protester, non pas pour défendre Dieu, qui peut bien se défendre tout seul, mais pour se défendre lui-même. Car si Dieu est castrant pour M. Fils-Aimé, M. Numa est encore plus castrant pour les parlementaires et autres magouilleurs de la République. (Je remercie les «journalistes» de KNN de m’avoir ouvert les yeux sur ce point.) Je suis sûr qu’ils lui font exactement le même reproche. Et c’est vrai qu’il est un journaliste fouettard, « toujours en colère » contre les moindres petites magouilles, refusant d’accorder le moindre «break» à ces pauvres parlementaires pour qu’ils soient, eux aussi, heureux ; c’est-à-dire qu’ils aient leurs trois ou quatre petites concubines bien grassouillettes, qu’ils puissent les nourrir, les loger, placer leurs amis et parents dans l’Administration Publique, renflouer leur compte en banque. etc.

J’ai pris le pasteur sérieusement chaque fois qu’il semblait sérieux et parlait plus ou moins comme un chercheur. J’ai donc cherché "flore duprez" sur amazon.com. Le résultat fut: Your search "flore duprez" did not match any products.

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J’ai cherché le nom sur Google sans rien trouver puis j’ai cherché «La condition féminine et les Pères de l'Eglise latine». Le livre effectivement existe. Il est plutôt ancien (1982) et la revue critique donne l’impression que c’est un bon travail. Je vous soumets un extrait de ce compte-rendu de lecture.

«[Duprez] remonte ici aux écrits des Pères de l’Eglise latine, qui lui semblent essentiels pour comprendre cette nostalgie primitive de la pureté et ce mythe de la femme idéale, chaste, vertueuse. Elle relève donc ce qui, dans les textes patristiques, était consacré à l’état de virginité, au mariage, aux secondes noces et aux prémices d’une juridiction canonique du mariage(fiançailles, empêchements, indissolubilité) […] D. complète ce chapitre par un aperçu de la position de l’Eglise et de l’Etat sur le veuvage et regrette en conclusion qu’on ne puisse trouver chez les Pères de véritable théologie du mariage »

«Le mariage chrétien se distingue essentiellement du mariage païen par son indissolubilité. Il fait de la consommation le signe terrestre de l’union des époux et place la femme sur un pied d’égalité avec l’homme.» Ceux qui sont intéressés à lire le compte-rendu au complet le trouveront sur : http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1985_num_40_6_17580

J’ai cité cet extrait précisément pour permettre au lecteur de juger de l’écart entre le niveau de pensée de l’auteure et celui du pasteur Fils-Aimé.

Puis j’ai cherché «mithraïsme» comme le pasteur l’a demandé. Plus je lisais, plus j’étais confus: une information apparaissait sur un site mais pas sur un autre puis réapparaissait sur un troisième avec un détail qui invalidait ce qu’avait dit le premier.

Ce qu’on sait, en gros, c’est que le mithraïsme était une religion à mystères. Le mot n’a pas ici le même sens que lorsqu’on parle du « Mystère de la Sainte Trinité» par exemple mais fait référence à une religion où le culte est secret et où seulement les initiés peuvent participer. Il y a donc peu de textes écrits avec, comme conséquence, que « l'étude du culte de Mithra repose principalement sur l'analyse et l'interprétation de l'iconographie qui décore les lieux de culte.» Ce sont donc essentiellement des icônes que les archéologues vont interpréter. Voici ce que j’ai pu réunir comme information: le plus fiable de ce qu’on connait de Mithra est qu’on célébrait sa fête le 25 décembre ; mais cela ne veut rien dire parce que cette date correspond aux célébrations du solstice d’hiver et c’est la raison pour laquelle les Chrétiens avaient choisi cette date aussi. L’Eglise n’a jamais dit que Jésus était né un 25 décembre mais comme on savait pour sûr qu’il était né, on avait choisi une date permettant de christianiser les célébrations païennes. Mithra n’était pas né d’une Vierge mais d’un rocher (une montagne). Des bergers ont assisté à sa naissance mais les hommes n’étaient pas censés avoir existé encore. Des icônes montrant Mithra à un banquet, des archéologues en mal d’interprétation ont conclu que le mithraïsme avait une «eucharistie». D’une autre icône montrant Mithra avec les douze signes du zodiaque, on a déduit qu’il avait douze apôtres, et l’icône est postchrétien etc. etc. etc.

Après avoir lu sur le mithraïsme, je dus me rendre à l’évidence qu’on ne peut même pas dire que le Christianisme avait imité le mithraïsme ou même emprunté quoi que ce soit au mithraïsme. S’il y avait plagiat il serait beaucoup plus vrai pour le pasteur qui avait évidemment avalé sans discernement les constructions douteuses des sceptiques et des athées les moins doués. Je me mis alors à me demander si le pasteur avait vraiment dit «plagiat». Je l’écoutai donc à nouveau. Oui il a parlé de plagiat expliquant que lorsqu’il enseignait les religions comparées, il avait l’habitude de demander à ses élèves d’aller chercher le mot sur Google. Alors il a épelé le mot mithraïsme  pour les auditeurs: «M-Y-T-H-R-A-I-S-M-E». J’écoutai deux fois, refusant de croire ce que j’avais entendu : le premier-de-classe-toute-ma-vie-pasteur-chercheur-docteur-historien-professeur-d’université-konnen-Grèk-konnen-Ebre-konnen-Arameyen, ne pouvait pas épeler correctement le mot mithraïsme. Sous le coup du choc, je me mis moi-même à parler Grec, m’écriant: Kyrie eleison.



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