Des salles de classe pour le préscolaire ne seraient pas une révolution, mais une gagòt de plus dans un système qui était déjà malade mais qui a été laissé aux bords de l’agonie par les «réformes» du ministre Manigat.
Dire qu’il faut préparer des jardinières pour le préscolaire, c’est beau. Mais il y aurait tant à faire (rien que pour cela!) qu’il faudrait se demander comment le faire et voir d’abord si on peut le faire bien. Je pense que le président se casserait les dents rien que sur cette première étape. Non…je ne le pense pas…je le sais!
Que peut faire le président et qui serait réaliste? Je suggère deux mesures qui représenteraient le dixième de ce que le président veut faire.
La première serait d’adjoindre à chaque école publique primaire une année supplémentaire avant la 1ère AF. Cette classe offrirait aux enfants qui n’ont pas été à un Préscolaire régulier, la pré-lecture, le pré-calcul et quelques autres éléments importants qui sont enseignés au Préscolaire. Toute l’expérience des deux premiers cycles en serait changée pour l’enfant.
La deuxième serait (puisque les petits enfants grandissent) de rétablir les examens de 6ème AF. Et s’il reste au président assez de courage après cela (ce dont, sans vouloir lui manquer d’égards, je doute très fortement), il peut toujours essayer d’étudier et d’appliquer des mesures visant à réduire la tricherie à ces examens.
J’écris simplement pour ne pas me faire complice d’un nouveau crime (le premier étant le Nouveau Secondaire). Je ne pense pas que mon petit article suffira à arrêter cette puissante machine de l’enrichissement personnel et qu’on appelle chez nous «réformes de l’éducation». Mais que «l’Etat rentre au préscolaire»? Aujourd’hui !? En Haïti !? Je vais vous dire ce que c’est : mete fatra sou pousyè. Il se ramènera à remplacer une injustice visible par une injustice invisible. Donc, sauf si le Christ lui a explicitement promis de l’aider dans cette entreprise, le meilleur service que le président puisse rendre à la petite enfance aujourd’hui est de la laisser en paix.